AvantVoilà, un homme, un vrai pour ceux qui sont réfractaires aux muscles de Dolph Lundgren, qui préfèrent les poignées d'amour et les moulinets dans le vide d'aikido.
Respirant visiblement la joie de vivreNé en 1951 dans l'état du Michigan, Steven Seagal est l'un des plus grands spécialistes au monde d'aikido. Il est allé au Japon pour parfaire son art auprès des plus grands maîtres, il sera tellement doué qu'il aura le droit suprême d'ouvrir un dojo (chose unique pour un blanc encore aujourd'hui). Il épousera même une japonaise et aura 2 enfants. Il devient très respecté, jusqu'au jour il décide de tout abandonner pour se lancer dans le cinéma au début des années 80.
Cette période entre son retour des USA et son premier film
Nico 1988, reste assez obscure au vu du peu d'informations mises à disposition encore aujourd'hui, selon les déclarations de l'intéressé, il aurait travaillé comme garde du corps pour des célébrités, professeur d'aikido et même pour la CIA!
Donc difficile de décerner le vrai du faux là dedans, puisque rien ne prouve ses dires.
Il aurait été également superviseur des cascades du faux James Bond "
Jamais Plus Jamais" D'Irvin Kershner en 1983, où il aurait impressionné ni plus ni moins que Sean Connery!
C'est à croire qu'il dit car en 1988, Steven Seagal commence à se faire un nom à tel point qu'on lui confie un budget convenable pour monter "
Above The Law" aka
Nico mis en scène par le moyen Andrew Davis.
L'histoire est semi autobiographique (Nico à passé sa jeunesse au Japon) et contient déjà la recette du Seagal movie : Steven joue son rôle interchangeable de flic intègre champion d'aikido, cassant minimum 1 bar dans ses films (j'ai compté), bien que le film ne soit pas poussé au ridicule comme ses films suivants (à part
Out for Justice).
Il reste une très bonne série B qui doit autant à la personnalité singulière de Seagal qu'aux autres acteurs qui ont un temps d'égalité sur Steven (Pam Grier, Henry "Zagon et sa seringue" Silva et Sharon Stone) et puis c'est l'une des rares fois où Steven se fait amocher sérieusement dans l'un de ses films!
La mort de Zagon est bien cruelle dans le genre et puis ce fut la révélation pour moi, Steven n'est pas comme les autres, c'est un gentil "méchant" il ne se contente pas de mettre une raclée aux ennemis, il les tue comme des bêtes de façon quasi mécanique.
Le film fut un carton surtout en video et la Seagal mania démarra (la JCVD mania aussi, mais ça c'est une autre histoire).
Il faudra attendre 1990 pour voir la suite des aventures de Steven avec
Marked For Death (Désigné pour mourir) par Dwight H Little où Steven démonte des hordes de rastafarais sur du Jimmy Cliff. Bien violent (le pétage de bras dans le centre commercial laisse pas indifférent),
Désigné pour mourir marque encore un succès dans la carrière de Steven et commence déjà à virer vers le délire nombriliste (le dialogue
"j'accepte tous les compliments d'un garçon aussi beau que toi" m'éclate toujours autant), on se demande s'il a pas foutu son nez dans les dialogues.
Echec et Mort, revenge movie par excellence quoique qu'un peu con (Les tueurs dans le film sont quand même pas le top de la discrétion ) et a pas mal de facilités de scénario assez drôles. Bruce Malmuth est aussi nul que Little qui ne sait non plus pas découper les bastons comme il faut, quand on a un cinglé comme Steven, il faut pas en perdre une miette! C'est sur ce film qu'il épousera sa partenaire Kelly LeBrock, mais divorceront très rapidement
1991, année dorée, à noter sur tous les livres de cinéma, l'association de deux mastodontes du cinéma d'action, John Flynn et Steven Seagal pour
Out for Justice (Justice Sauvage). Pour une fois, ce n'est pas Steven l'attraction du film mais bien son metteur en scène. Paré d'un budget confortable et d'un scénario prétexte mais bien ficelé,
Out for Justice reste le sommet artistique de Seagal, il y croit et ça se voit. La force du film? Son méchant (Bill Forsythe) encore plus violent que Steven, n'hésitant pas tuer des gens en pleine rue.
Le cadre est aussi est intéressant, les bas fonds de Brooklyn donnent une ambiance particulière au film et le choix de filmer en cinémascope est très bien vu, d'autant que Flynn se débrouille bien avec ce format composant des plans parfois ingénieux (celui où l'on voit l'arrivée des mafieux et en même temps la bande de Richie leur tendant un guet apens dans le bar).
Le film est carré et efficace (voire plus) et reste l'une des références du polar musclé. Après ce film difficile d'être indulgent avec les films qui vont suivre qui exploiteront avec outrance le physique particulier de Steven, on pourrait parler de taylorisation, vu que les films suivants ne seront qu'une redite des codes Seagaliens (voir plus haut).
Son chef d’œuvre sans conteste.
Piège en Haute Mer quant à lui est le sommet commercial de Steven et fera de lui un acteur bankable à Hollywood qui on accordera les faveurs les plus folles (
Terrain Miné en fait partie). Il retrouve pour l'occasion Andrew Davis et s'entoure une fois encore d'un casting assez classe : Gary Busey et Tommy Lee Jones sont de la partie.
Le film est une fois encore un carton et Steven joue maintenant dans la cour des grands.
En 1994, Steven en plus d'être producteur, scénariste et acteur, ajoute une nouvelle casquette, celle de réalisateur. Pas pour n'importe quoi! L'énormissime
Terrain Miné, pseudo pamphlet crétino-écologiste, critique finaude comme une charge de la Panzer Division des mannes des compagnies pétrolières.
Doté d'un budget gargantuesque et de dialogues à mourir de rire,
Terrain Miné reste l'un des plus grand fiasco des années 90, le film n'a quasiment rien rapporté et est totalement en contradiction avec son propos (faire péter la moitié de l'Alaska et pondre une longue tirade écolo juste après,
quoi).
Même Michael Caine s'en fout du film et fait le con, Steven nous sort aussi sa splendide garde robe. J'adore! A partir de là Steven commencera à devenir persona non grata à Hollywood et n'aura plus jamais l'occasion de retourner derrière la caméra.
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Dans la foulée de
Terrain Miné, la suite du hit de Steven,
Piège à grande Vitesse sort sur les écrans (hé oui ce genre de films sortaient encore sur les écrans). Variation nanarde du premier volet, il contient tout ce qui m'éclate chez Steven : des incohérences en pagaille, des vannes à deux balles, des moulinets dans le vide (!) et bien sûr des grimaces rigolotes. Vraiment à regarder pour se vider les neurones.
Ultime décision, film assez chiant qui le mérite de faire tuer Steven (sacrilège!). Sinon, assez dispensable pour les fans.
1996, la mode est aux serial killers (
Se7en, Le silence des agneaux, etc...) et comme Steven est au creux de la vague depuis son
Terrain miné, il décide de mélanger ses bourrinades avec une intrigue de film de serial killer. Le résultat donne "
The Glimmer Man" aka
L'Ombre Blanche, plus crétin que psychologique. Steven est une sorte de flic bouddhiste à qui on colle un sidekick black assez chiant par moment (Keeneen Ivory Wayans) et ils devront enquêter sur une vague de meurtres dont l'un perpétré sur l'ex épouse de Steven et ça, ça le met en rogne!
Le scénario incorpore des scènes de fight gratuites (le coup de la carte de crédit x) et tente vaguement d'instaurer une ambiance malsaine, mais voilà John Gray n'est pas Fincher et ça se voit.
La suite au prochain épisode...