Le féminisme dans la littérature française.

J’ai trouvé au hasard de mes lectures cette ode au mariage, à l’amour conjugale et bien sur à la femme en générale. Je ne pouvais pas laisser ces perles de sagesse sombrer dans l’oubli, habituel, du roman de gare.
Et encore merci à Frédéric Dard qui, en 1978 sous le pseudonyme de San-Antonio, nous a offert cette haute réflexion sur le rôle de la femme dans les civilisations modernes.


- ça ne peut pas aller quand on est marié (…)
Et alors, le vin lui apportant sa survolte, il se met à débloquer, le Julien. A la fin de chaque période, il écluse un verre, repart, on l’écoute.
-De quel droit la Société oblige-t-elle un couple à vivre ensemble ? Bon, vous allez me dire : le divorce. Mais c’est emmerdant le divorce, il y faut le consentement mutuel, ça nécessite des papiers, de l’argent, des démarches, ça fait mauvais effet, ça cause du chagrin aux enfants. On hésite à s’y risquer. On y renonce. On attend. Quoi ? J’sais pas ; On attend qu’il soit plus tard. On attend que ça s’arrange. On attend que la mort vienne vous donner un coup de main. Et le temps augmente le malheur au lieu de l’endormir. Il l’aiguise. Alors on est pris pour toujours. Et on continue à marcher, de subir, de haïr. J’en claque des dents. Parfois je me dis : ça y est, j’ai attrapé la grippe, eh bien pas du tout, c’est la haine. Un accès plus fort que les autres. Pour des riens, du quotidien plus tolérable. Elles sont fumières, si vous saviez. Vaches de partout. Et si dégueulasses. A puer pour des riens. A avoir des œillades qui vous transpercent. Des intonations qui vous humilient. Des sourires qui vous donnent envie de vous tuer. Au début, on les baise et on croit. Ben on a tort ! Baise, c’est pas un remède, ça entre dans la liste des corvées. Ça conjure pas, au contraire, ça attise. Elles ont leurs exigences, leurs habitudes, prennent leur pied de telle et telle façon. Si tu les rates, tu deviens bourreau. On t’applique des représailles. Et même quand elles ont leurs trucs effroyables, là, tu crois que tu vas avoir campo quelques jours ? Mon œil ! Le caractère qui tourne à l’aigre. Elles te font payer le prix fort. T’as plus le droit à rien. T’est fautif. Esclave en plein. Sous-tampax ; Résiduel. Putrescible. De l’arrière –merde ! Tu n’oses plus parler : tu ergotes. Te voilà ergotant, débiles à force de craindre ; visqueux de trop de bassesses. Tu suffoques de servilité. Tu demande pardon de tout ce que tu n’as pas fait mais que tu aurais pu faire. Elles t’effraient encore plus que d’habitude. Tu crains tout. Et surtout- ô ironie- qu’elles te quittent. Car c’est ça, leur suprême force, à ces putains : te faire redouter ce que tu souhaites le plus au monde ! Et attendez, une minute encore, j’ai pas fini. Il y a les enfants. Leurs enfants qu’elles élèvent selon leur idée à elle. Dont elles te font de jolis petits ennemis, d’adorables angelots qui te méprisent avant d’avoir leur connaissance. Tu essaies timidement de leur apprendre le blanc, aussitôt elles leur enseignent le noir. Impossible de prévaloir. Toi tu tentes d’expliquer, elles, elles imposent. Ce que tu cherches à réaliser par le raisonnement, elles l’obtiennent par simple osmose. Ils sont passés par leur ventre, comprenez vous ? Leur ventre béni. Alors qu’ils n’ont fait que gicler de nos misérables couilles. On les faits en jouissant, elles, elles les ont finis en souffrant. Alors c’est LEUR enfant, point à la ligne. Leur enfant à ELLES. Nous, tchoc, la virgule, en râlant de plaisir. Bien dans notre manière : tout à la va-vite, sans sérieux, sans réflexion. Elles, oh ! Pardon, neuf mois de patience, à dégueuler, à brandir leur ventre sacré : une place assise, please ! Écartez-vous, le bon Dieu passe ! Salopes !
Et tout ce que je viens de vous exposer ne serait rien en comparaison de leur mauvaise foi. Pour nous le vrai drame est là : leur mauvaise foi. Cette manière indélébile d’avoir raison. Irréversiblement raison. Raison contre tous, et la logique. Raison d’avoir raison. La vérité, pour elles, ce n’est pas la vérité selon Dieu, c’est ce qu’elles disent. Tout ce qu’elles profèrent est. Ne peut être anéanti que par un avis contraire d’elles. Y a pas de clé, comprenez vous. Elles ont la faculté de dire oui pour non, non pour oui, oui pour oui et non pour non. Et de mélanger les quatre solutions. Et d’en trouver une cinquième au besoin. Une sixième, une millième… Elles nous usent. Pourquoi croyez-vous que notre longévité est inférieure à la leur dont le corps est affublé de tout un tas de systèmes de merde ? C’est nous qui devrions vivre le plus longtemps. On est simples, nous, on est sains, on es étanches, on est forts. Seulement, elles nous usent. Ce sont des râpes. Nous croyons les limer, mais la limaille, qui tombe est la nôtre. Ah, messieurs, messieurs, si tout les gars du monde voulaient se tenir la queue, on stopperait enfin la machine en cessant de procréer. Mais elles viendraient encore récupérer notre foutre encore tiède sur nos cadavres déjà froids pour continuer vaille que vaille l’espèce.
Il s’écroule sur la table, à bout d’anti-féminisme, ma tête dans son bras replié. Nous le contemplons avec tristesse, respect et commisération (...)

Merci génial
San Antonio est le plus grand

j'aime beaucoup ce passage, lol.

On est simples, nous, on est sains, on es étanches, on est forts

( pensez un peu au temps que ça m'a pris pour le retaper...faut vraiment qu'a ça m'ais marquer)

et je suis d'accord san antonio est un des plus grands, les pédants qui disent que c'est de la sous littérature ne l'on jamais lu je pense...

On ne devrait rien avoir à rajouter...
Un petit bijoux de style et de Vérité.

Mon fardeau,mon dilemme quotidien, ma croix, mon calvaire...

Je prie pour garder mes yeux ouverts et que lui garde sa poigne ferme.

Si je devais citer tout ce que j'ai aimé moi.... je te remets le texte entier, chaque mots est juste et tranchant...

il est terrible, hein ?

Y a pas de clé, comprenez vous. Elles ont la faculté de dire oui pour non, non pour oui, oui pour oui et non pour non. Et de mélanger les quatre solutions. Et d’en trouver une cinquième au besoin. Une sixième, une millième…


Toi tu tentes d’expliquer, elles, elles imposent. Ce que tu cherches à réaliser par le raisonnement, elles l’obtiennent par simple osmose. Ils sont passés par leur ventre, comprenez vous ? Leur ventre béni. Alors qu’ils n’ont fait que gicler de nos misérables couilles. On les faits en jouissant, elles, elles les ont finis en souffrant. Alors c’est LEUR enfant, point à la ligne. Leur enfant à ELLES

Il est, de mon point de vue, l'un des plus grands auteurs de la littérature francophone du XXème siècle.

Sur France 5 dans l'émission 'Café Picouly', je viens de voir sa fille Joséphine Dard parler de son père. Elle vient d'écrire un livre sur lui.
Elle a lu un poème qu'il lui a écrit lorsqu'elle était enfant elui demandant de ne le lire que quand il se serait plus de ce monde.
Un texte bouleversant. Je le cherche sur le net, mais je ne l'ai pas encore trouvé.

ah oui j'ai croisé l'émission mais pas entendu le poème...

Dès que je le trouve, si je le trouve je le mets ici

"Tu crains tout. Et surtout- ô ironie- qu’elles te quittent. Car c’est ça, leur suprême force, à ces putains : te faire redouter ce que tu souhaites le plus au monde !"

C'est vraiment bien écrit : clair, net et précis.

Le meilleur

Et bravo à la Belgique de le mettre à l'honneur

LOL Martin TU ES LA BELGIQUE!!!!

^^


Tu vois ton patriotisme transpire!!!!


Encore plus que la façon dont il sait l'écrire, j'aime l'idée et la grande réalité qu'il met en évidence:

Citation :

"Tu crains tout. Et surtout- ô ironie- qu’elles te quittent. Car c’est ça, leur suprême force, à ces putains : te faire redouter ce que tu souhaites le plus au monde !"

En tant que femme je vous le dis, c'est très difficile de lutter contre sa nature prédatrice et tyrannique évidente.
Un de mes plus grand dilemme... fatiguant... et produisant à foison culpabilité et remords....
Car j'aime l'homme que je martyrise et je voudrais tant lui laisser sa liberté et son oxygène...
Ne vous méprenez pas messieurs, je pense que nous somme ainsi faites pour certaines raisons, sans doute nécessaires à l'origine, mais pas toujours heureuses et épanouies ainsi.
Je pense que la progression de l'égalité des sexes, le lissage qui tend vers une indifférenciation des sexes, a causé aussi certains problèmes, exacerbant ainsi des qualités qui deviennent vite des défauts.

D'où mon besoin à moi, de me frotter à un homme capable de me secouer assez pour me calmer, capable de me châtier et de réprimander.
Même scénarisés, ces jeux permettent à chacun de rééquilibrer les choses.
(chéri tu vas passer pour une brute misogyne... alors que pourtant... mais je suis sure que certains comprennent)

Je suis intimement convaincue que nous n'avons pas les mêmes rôles les hommes et les femmes et n'avons pas autant à nous ressembler.
Et la vision caricaturale (aujourd'hui) de nos différences m'a toujours semblé pertinente.
Je fais une vraie différence entre les sexes.
Mon compagnon et moi ne sommes pas toujours d'accord sur ce sujet, mais cela ne nous a pas empêché de trouver un équilibre. Hasard d'avoir des besoins réciproques? Je ne sais pas.... mais c'est fort probable...

Perso je suis une femme très indépendante et libre mais l'absence de contraintes, de cadre, de limites, n'est pas saine. Pour personne.


En attendant il serait bon de s'écouter plus, de se regarder mieux, de réfléchir, et d'observer avec un maximum de recul les autres et soi même, et de ne pas faire nos choix en se laissant posséder par les modes, les mœurs, qu'on applique sans plus réfléchir et sentir soi même.

Je crains beaucoup de cette anesthésie comportementale (grandissante?)....

Lilofée Reloaded a écrit:

LOL Martin TU ES LA BELGIQUE!!!!

J'ai écrit ça car antred et rinouu sont de belgique et ils ont mis Dard à l'honneur.
Et moi je dis, sans ironie : Vive la Belgique

Lilofée Reloaded a écrit:

Encore plus que la façon dont il sait l'écrire, j'aime l'idée et la grande réalité qu'il met en évidence:

Citation :

"Tu crains tout. Et surtout- ô ironie- qu’elles te quittent. Car c’est ça, leur suprême force, à ces putains : te faire redouter ce que tu souhaites le plus au monde !"

En tant que femme je vous le dis, c'est très difficile de lutter contre sa nature prédatrice et tyrannique évidente.
Un de mes plus grand dilemme... fatiguant... et produisant à foison culpabilité et remords....
Car j'aime l'homme que je martyrise et je voudrais tant lui laisser sa liberté et son oxygène...
Ne vous méprisez pas messieurs, je pense que nous somme ainsi faites pour certaines raisons, sans doute nécessaires à l'origine, mais pas toujours heureuses et épanouies ainsi.
Je pense que la progression de l'égalité des sexes, le lissage qui tend vers une indifférenciation des sexes, a causé aussi certains problèmes, exacerbant ainsi des qualités qui deviennent vite des défauts.

D'où mon besoin à moi, de me frotter à un homme capable de me secouer assez pour me calmer, capable de me châtier et de réprimander.
Même scénarisés, ces jeux permettent à chacun de rééquilibrer les choses.
(chéri tu vas passer pour une brute misogyne... alors que pourtant... mais je suis sure que certains comprennent)

Je suis intimement convaincue que nous n'avons pas les mêmes rôles les hommes et les femmes et n'avons pas autant à nous ressembler.
Et la vision caricaturale (aujourd'hui) de nos différences m'a toujours semblé pertinente.
Je fais une vraie différence entre les sexes.
Mon compagnon et moi ne sommes pas toujours d'accord sur ce sujet, mais cela ne nous a pas empêché de trouver un équilibre. Hasard d'avoir des besoins réciproques? Je ne sais pas.... mais c'est fort probable...

Perso je suis une femme très indépendante et libre mais l'absence de contraintes, de cadre, de limites, n'est pas saine. Pour personne.


En attendant il serait bon de s'écouter plus, de se regarder mieux, de réfléchir, et d'observer avec un maximum de recul les autres et soi même, et de ne pas faire nos choix en se laisser posséder par les modes, les mœurs, qu'on applique sans plus réfléchir et sentir soi même.

Je crains beaucoup de cette anesthésie comportementale (grandissante?)....

Quelle belle déclaration féministe, là encore sans ironie. Quelle belle déclaration d'amour pour ton compagnon.

Juste une question : Ne vous méprisez pas messieurs ... Tu veux dire : Ne vous méprenez pas messieurs ... ?

Je n'ai rien fait d'exceptionnel voyons ! Mais I'm in pour rendre hommage à la Belgique

rooooooooooo la honte et en plus tu m'as cité. Tu veux pas éditer ton post et je corrige cette immonde faute??? Bon faut voir l'heure où j'ai posté aussi hein!!! J'ai des circonstances atténuantes quand même.

Mais j'ai honte.

Citation :

Quelle belle déclaration féministe, là encore sans ironie. Quelle belle déclaration d'amour pour ton compagnon.

La déclaration d'amour oui, mais la déclaration féministe non. Tu trouves mon discours féministe? Au contraire non? Je suis anti féministe!

ahhh Brel...